Demander ou souhaiter mon départ de la direction « d’Etalab » est sans doute dans l’ordre des choses. La décision appartient
au Premier ministre. Mais ceux qui souhaitent ce départ, par idéologie, ou plus prosaïquement pour prendre la place, utilisent un
mauvais argument. Peut-être parce qu’il n’y en a pas d’autres : un devoir de réserve que je n’aurais pas respecté…
Je rappelle à tous ceux qui écrivent à tort et à travers qu’aucun texte statutaire, législatif, réglementaire ou relatif au droit
électoral ne fait mention d’un quelconque « devoir de réserve », il s’agit d’une doctrine administrative. La seule chose que garantit la loi de la République c’est la liberté
d’opinion.
En 2007, j’ai quitté une entreprise qui m’était chère, un champion de l’internet français, que j’ai largement contribué à faire
grandir. Je suis un entrepreneur pas un fonctionnaire. Je me suis engagé, par conviction, par passion, et j’ai contribué à réformer mon pays en homme libre. François Fillon, Premier ministre, m’a
confié une mission que j’ai acceptée et remplie, il n’a jamais été question de renoncer à ma liberté d’expression.
La liberté d’expression est un pilier essentiel de la démocratie, il est choquant de le nier. L’expression libre d’opinions contraires
permet le débat public. Je conseille vivement à tous les donneurs de leçon et spécialistes en herbe de morale publique une très grande prudence lorsqu’ils réclament un droit d’inventaire sur les
devoirs des uns et des autres dans certaines périodes de la vie démocratique. Ils pourraient trouver ce qu’ils ne cherchaient pas.
J’ai toujours été respectueux des principes républicains auxquels je suis très attaché. J’ai toujours fait mon devoir, je continuerai
à le faire. Je suis un homme libre, je le resterai et userai de cette liberté chaque fois que ce sera nécessaire à l’expression de la vérité.