« La promesse future de n’importe quelle nation peut être directement mesurée par les perspectives présentes de sa jeunesse ». Visionnaire probablement, lucide JFK l’était certainement.
L’ère numérique brouille tous les modèles anciens. La génération qui l’accompagne fait son chemin et impose doucement mais surement, en profondeur les changements radicaux à tous les pans de notre société. Les « milléniales » suivis de prêt par les « Z » sont nés dans une société ouverte, décloisonnées, transparente, horizontale, et ont progressivement forgé leur propre système de valeur. Ils contribuent à construire une économie de partage, d’engagement, de responsabilité contrairement à tous les stéréotypes d’individualistes déstructurés qu’on voudrait bien leur coller.
La génération digitale conquiert tranquillement le monde à coup de lignes de code et d’algorithmes. Tout y passe depuis 15 ans musique, cinéma, media, politique, logement, tourisme, transport… Le secret ? Elle crée les services ou les produits qui répondent à leurs usages immédiats qui créent eux mêmes les usages de demain. Quand Benjamin Beijbaum veut partager des videos de ses voyage, il crée Dailymotion. Brian Chesky et Joey Gebbia doivent trouver un moyen de payer leur loyer, ils créent RBnB, Adam Neumann et Miguel McKelvey créent l’espace de travail dont ils avaient besoin et donnent naissance à WeWork le leader mondial du coworking… Nouvel usage, nouvelle fonctionnalité. L’usage crée le produit. Cette génération, globale et connectée, représentera plus de 50% de la population active d’ici 3 ans. Elle ne se soucie pas du cadre, des réglementations, des habitudes, elle innove. La révolution numérique créer l’espoir. Le rêve numérique a remplacé le rêve américain. Une économie où tout devient possible.
Les patrons de la silicon valley veulent changer le monde, et ils le font. Et nous ? Les patrons français commencent à comprendre l’enjeu mais il y a urgence à agir. On ne peut pas perdre la bataille industrielle et technologique. Nos patrons doivent embrasser cette culture de l’innovation, de la rupture. Ils doivent casser le cadre, renoncer aux certitudes, apprendre à douter. Ils doivent comprendre les valeurs et adopter les codes des consommateurs d’aujourd’hui et de demain. Ils doivent adopter les méthodes de la nouvelle économie, repenser l’organisation du travail, organiser la disruption de leur propre modèle.
C’est un peu ce que viennent de faire Air France ou la SNCF. Air France en créant « Joon ». Pas une compagnie low-cost pour des jeunes sans moyens mais un service répondant aux codes de ses usagers avec hôtesses en basket et marinières. La SNCF en lançant un assistant personnel de mobilité. Pas pour acheter plus de billets de train, non, pour faciliter la vie des gens. En créant une plateforme multimodale en temps réel, qui permet d’aller de A à B quelque soit le mode de transport utilisé, la SNCF s’invente un nouveau métier.
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