Le 3 janvier dernier, Emmanuel Macron annonçait la préparation d’une loi visant à lutter contre les fake news. Retour sur les enjeux politiques qu’impliquent un tel projet de loi
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Plusieurs questions se posent autour de l’annonce de cette loi contre les fake news.
Qu’est-ce que désigne le terme de « fake news » qui est apparu pendant les élections américaines ? Quelle serait sa traduction française : « fausse-info », « contre-vérité » ? L’enjeu étymologique conduit à des conséquences différentes, qui nécessiteraient une granularité dans la rédaction de la loi.
Est-ce que le cadre législatif qui encadre la liberté de la presse n’est pas déjà suffisant ?
Si seul le procureur peut déclencher les poursuites dans le délit de fausse nouvelle, le magistrat peut « tout à fait le faire lorsqu’il estime qu’une fake news est susceptible de troubler la paix publique, ce qui est notamment le cas lorsque cela fausse les résultats d’une élection ». Donner à l’Etat ou à l’institution juridique le pouvoir de décerner le vrai du faux n’est-ce pas dangereux ? Sur le plan technique, il est facile de remonter à l’origine d’un message mais d’un point de vue pratique, cela nécessiterait des moyens adaptés et du temps.
Christian Paul, ancien ministre et Séverin Naudet en débattent dans Soft Power l’émission animée par Frédéric Martel et Zoé Sfez sur France Culture le dimanche 7 Janvier 2018