Séverin Naudet présente ses voeux 2012 aux éditeurs de logiciel

 


Séverin Naudet présente ses voeux 2012 aux éditeurs de logiciel

 

Monsieur le ministre

Monsieur le Président, cher Patrick,

Monsieur le Président directeur général,

Monsieur le Conseiller du Président de la République,

Cher Nicolas,

 

Mesdames et Messieurs,

 

Je vais d’abord vous souhaitez une très belle année 2012.

 

Je veux remercier Patrick Bertrand et Loïc Rivière d’avoir eu la gentillesse de m’inviter aujourd’hui à intervenir à l’occasion de vote cérémonie de vœux.

 

Je veux vous dire que c’est avec beaucoup d’humilité que je suis venu vous dire un mot aujourd’hui car dans la période difficile que nous traversons les entrepreneurs sont au centre de tous les défis les plus décisifs que nous avons à relever.

 

Vous n’êtes pas des privilégiés, vous êtes des passionnés, des combattants, vous êtes celles et ceux qui prennent tous les jours des risques pour inventer, pour créer. La prospérité de notre pays est largement entre vos mains.

 

L’industrie logicielle est la source principale d’innovation du secteur numérique car elle accumule le capital immatériel, en créant la propriété intellectuelle. L’encourager c’est favoriser la création d’emploi et contribuer à  la croissance de notre économie.

 

Le rôle de l’Etat c’est de fixer le cadre,

de garantir l’intérêt général,

de permettre l’égalité des chances, l’accès à l’éducation, à la santé,

de garantir la sécurité… l’accès à l’information.

 

L’Etat ne doit pas se substituer aux entrepreneurs et au marché. Il doit se concentrer sur ses missions fondamentales et contribuer à la libération des énergies.

 

La crise que nous traversons depuis 2008 permet une évolution des mentalités sur le rôle de l’Etat.

 

D’un mal peut sortir un bien et la redéfinition du rôle de chacun. L’Etat protège et régule, aux entrepreneurs d’investir et d’innover.

 

« L’open data », comme vous le savez, c’est rendre accessible et réutilisable gratuitement, quelque soit l’usage, y compris commercial, les informations brutes produites par l’ensemble des institutions de l’Etat et des collectivités.

 

De ce point de vue l’ouverture des données publiques, est un très bon exemple de ce nouveau rapport que nous inaugurons entre l’Etat et les entreprises.

 

L’Etat produit des données essentielles et utiles, et les rend disponible.  Aux entreprises de leur inventer de nouveaux usages et d’en faire des services utiles à tous.

 

Il faut faire confiance aux entreprises pour créer les services que l’Etat n’est pas en mesure de créer.

Parce qu’il n’en a pas les moyens,

parce qu’il n’en a pas le savoir faire, ce qui est bien normal, à chacun son métier,

parce que ça n’est tout simplement pas son rôle.

 

Bien entendu l’ouverture des données publiques est d’abord une exigence démocratique.

 

Face à la tentation du repli sur soi, de la défiance, face à la tentation des extrêmes, du populisme nous devons tout faire pour renforcer la confiance de chacun dans nos institutions. L’Open Data contribuera à créer un cercle vertueux où les choix de tous se fondent non plus sur des positions idéologiques ou sur des a priori, mais sur des analyses informées et alimentées de chiffres objectifs.

 

Il faut évoluer vers une gouvernance plus ouverte et plus transparente des institutions. La confiance est le ciment de la démocratie.

 

Les gains de la transparence sont aussi économiques. Le Premier ministre l’a rappelé en septembre « favoriser l’accès libre et gratuit aux informations dont dispose l’Etat, conforte la confiance des entrepreneurs dans les institutions publiques, ce qui est un facteur du développement économique ».

La confiance dans nos institutions, dans l’équilibre de nos finances publiques, dans la qualité de notre environnement : voilà les facteurs clés du développement de nos économies.

 

La réutilisation des données publiques est un marché fertile et prometteur.

Selon une étude récente de la Commission européenne, la taille du marché de la réutilisation s'élevait en 2010 à plus de 30 milliards d'euros, si les 27 Etats membres s’étaient engagés sur cette voie comme la France ou la Grande-Bretagne, il aurait pu représenter plus de 70 milliards d'euros cette année.

 

La réutilisation de ces données, qui sont au cœur de notre quotidien, crée de la valeur car elle enrichit des services en ligne existants ou permet d’en inventer.

 

Je veux parler d’avoir accès aux postes de dépenses du budget général de l’Etat dans le détail, c'est-à-dire les données complètes sur le fonctionnement de l’Etat. 

 

Je pense à toutes les données géographiques des services publics. Les acteurs de la cartographie numérique, les créateurs d’applications de réalité augmentée, des développeurs web et mobile sauront utiliser ces informations pour enrichir leurs offres et améliorer leurs services.

 

Je parle aussi de la localisation précise de chacun des accidents de la route depuis 2005 et de la mesure de leur gravité

ou des coordonnées géographiques des gares et des passages à niveaux. Ces données pourront contribuer à améliorer la sécurité sur les routes et enrichiront tous les services de transport multimodal.

 

Des informations importantes sur l’emploi, la formation, le logement, la population, pour chacune des 36 000 communes de France, source potentielle d’aide à la décision ou à l’appui à l’action commerciale.

 

Je parle des données de la santé, de l’activité précise de chaque hôpital et clinique, des équipements, des spécialités et des offres de soin de ces établissements de santé en France, ainsi que les données géographiques permettant de les localiser.

 

Des données sur le patrimoine national, sur les musées et centres culturels, sur les Appellations d’Origine Contrôlée dans les terroirs français, ou sur les 35 000 principaux événements culturels organisés sur notre territoire, elles enrichiront les services touristiques et culturels.

 

De l’ensemble des données sur la qualité environnementale.

 

Je parle d’informations sur le catalogue complet des œuvres de la Bibliothèque Nationale de France disponible dans un format sémantique, formidable outil de démonstration des technologies du Web des données liées, que les éditeurs de logiciels français contribuent particulièrement à faire progresser.

 

Depuis le 5 décembre, toutes ces informations sont facilement, librement et gratuitement accessibles avec 350 000 autres données publiques sur data.gouv.fr. Elles ne l’étaient pas avant et beaucoup d’autres devront être rendues accessibles dans les semaines, les mois et les années à venir.

 

Comme l’a dit Xavier Bertrand fin décembre nous travaillons par exemple à rendre accessible la liste des professionnels de santé libéraux, médecins, kinés, infirmières, tous ces professionnels dont les français ont besoin au quotidien.

 

Nous étudions aussi la mise à disposition des offres et des demandes d'emploi pour faciliter encore plus l'accès à l'emploi, pour pouvoir connecter l'offre et la demande.

 

C’est un engagement responsable et ambitieux de ce gouvernement.

 

Pour que l’ouverture des données publiques, ressource essentielle de l’économie numérique, soit véritablement un facteur de développement, il fallait que l’Etat s’assure qu’elles ne soient accaparées, ni par une minorité du secteur privé, qui créerait les conditions de l’exclusivité de fait, ni par le secteur public, qui ouvrirait ses données dans des conditions discriminatoires ou monopolistiques.

 

Commercialiser les données publiques françaises quand tous les pays ont fait le choix de la gratuité, aurait abouti à désavantager les entreprises françaises et européennes dans la compétition internationale.

 

Le Premier ministre a donc arrêté le principe de l’ouverture gratuite des données publiques la plus large possible. 

 

L’ouverture des données publiques, qui nourrit l’application des technologies sémantiques à la construction du Web des données, favorise l’émergence de l’Internet de demain.

 

Elle ouvre le champ des possibles sans autre limite que la créativité du génie humain. L’ouverture la plus large possible des données publiques est donc un enjeu de compétitivité pour vos entreprises.

 

Pour beaucoup d’entreprises évoluant dans les secteurs du transport, de l’énergie, des médias ou des services urbains les données publiques sont déjà au cœur de leurs activités et de leurs services, c’est pourquoi il est indispensable d’accélérer le développement d’une place de marché globale de la donnée en France et en Europe.

 

En 2012, Etalab, encouragera et apportera son soutien aux collectivités territoriales, aux entreprises publiques, notamment de transport ou d’énergie, pour que les données publiques participent fortement à la création de cette place de marché globale.

 

C’est aussi le rôle d’Etalab de favoriser, d’amplifier et d’accompagner le développement d’un écosystème de l’open data français.

 

Je présenterai donc prochainement un programme de soutien à l’innovation à partir de la réutilisation de données publiques.   

 

Ce programme visera à instaurer les conditions favorables à l’émergence de nouveaux projets innovants, il distinguera les projets les plus porteurs et contribuera à accroître leur développement.

 

Ce programme devra faciliter l’accès des créateurs, des entrepreneurs à un réseau professionnel, à des financements, à des supports scientifiques et technologiques, à des débouchés commerciaux.

 

Nous mobilisons, avec l’aide d’Eric Besson, les grands entreprises, les pôles de compétitivité, les écoles et les universités, les centres de recherche, les organismes de soutien à l’innovation, les institutions financières.

 

Beaucoup ont déjà rejoint le programme, de nombreux autres ont manifestés un très vif intérêt à le rejoindre. Je vous encourage tous, bien sûr, à nous rejoindre dans cette aventure.

 

Je veux enfin remercier Patrick Bertrand et Loïc Rivière pour la création de la commission « Open Data » au sein de l’AFDEL.

Cette commission regroupera dans les toutes prochaines semaines les entreprises membres qui souhaiteraient approfondir les enjeux et se saisir de cette opportunité.

Etalab se tient à la disposition de l’AFDEL et de ses membres pour alimenter à cette réflexion.

 

Mesdames et Messieurs, l’Open Data est une révolution du fonctionnement de l’Etat, cette révolution contribue à installer une nouvelle forme de gouvernance en plaçant le citoyen au cœur de notre démocratie et pas seulement au moment du scrutin.

 

C’est aussi une nouvelle forme de relation entre l’Etat et l’économie que vous incarnez,

les entreprises françaises seront parmi les premières à l’inaugurer en Europe, bien sûr nous sommes au commencement,  mais cette relation est riche en opportunité maintenant et pour l’avenir.

 

Je vous remercie et je vous souhaite à nouveau mes meilleurs vœux pour 2012.

 

 

 

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