L’innovation est le moteur de la croissance.


Le logiciel libre est un phénomène majeur de l’économie de la connaissance. Le logiciel libre est
d’abord l’expression d’un idéal,
un idéal de liberté : la liberté d’expérimenter, la liberté d’échanger,
la liberté d’améliorer. Il faut reconnaître et saluer ce formidable élan de liberté et d’énergie créatrice
.

 

Le logiciel libre concrétise les nouveaux modes de gouvernance des biens communs théorisés par Elinor Ostrom. « La
communauté du libre », la première, a illustré la puissance des réseaux au service de l’innovation. Pouvoir réutiliser librement le travail des autres, c’est avancer plus vite et plus loin dans
l’innovation, « debout sur les épaules des géants » comme le disait Newton.

L’innovation ne serait pas possible aujourd’hui sans la contribution du « libre », au centre des outils de
développement, des langages, et des systèmes d’exploitation. Google ne serait pas Google sans Linux et le langage Python. Facebook ne serait pas Facebook sans les scripts PHP.

Mais les modèles du libre et du propriétaire ne sont pas incompatibles, bien au contraire, ils doivent
coexister
. Un débat stérile a trop souvent opposé le logiciel libre à la notion de propriété
intellectuelle.
Mais la protection d’un capital intellectuel ne s’oppose en aucun cas au développement du logiciel libre.

 

L’Open Source est un lever formidable en faveur de l’innovation. Il a favorisé l’émergence de nouveaux outils
extrêmement efficaces pour les développeurs. Il a fait d’Internet un marché hyper-compétitif, en participant à l’effondrement des barrières à l’entrée. Là où il y a 15 ans un million de dollars
suffisait à peine à créer un service Web, quelques heures et quelques euros suffisent désormais pour créer un service différent et toucher potentiellement des centaines de millions
d’internautes.

 

Je parle bien ici d’économie, d’innovation, de croissance, pas d’idéologies : si Mark Shuttleworth n’avait pas connu un
tel succès en affaires, aurait-il pu financer le développement d’Ubuntu ? Les deux modèles doivent donc cohabiter pour nourrir le développement de l’économie numérique, soutenir l’innovation, et
la croissance de nos économies.

 

Pendant la période de croissance extensive et de révolution démographique qui s’achève, les économies ont bâti leurs
marchés, ont construit leurs infrastructures, tracé leurs routes, leurs canaux, leurs chemins de fer, leur approvisionnement énergétique et leurs réseaux de communication.

 

Plus de croissance économique, c’est plus de marchés, plus de revenus, plus d’investissements pour le commerce et
l’industrie. Plus de croissance c’est plus de richesses pour la société : plus de moyens pour les écoles, les hôpitaux, la recherche et les inventeurs des technologies de demain.

 

L’innovation est le nouveau moteur de la croissance. C’est l’innovation technologique qui ouvre les portes de nouveaux
marchés. C’est l’innovation de procédé qui rend plus efficace notre appareil productif. C’est l’innovation d’usage qui aide nos entreprises à détruire les vieux modèles pour mieux créer la valeur
de demain.

 

L’entrepreunariat est la source de l’innovation. C’est la capacité à inventer les nouveaux modèles, à imaginer les
nouvelles offres de services, à concevoir les nouvelles lignes de produits qui permet aujourd’hui à une économie de développer ses entreprises, d’affronter la compétition mondiale, de créer de
l’emploi. En réinventant continuellement ses modèles économiques. En transgressant, en bousculant les habitudes, en replaçant l’initiative et la liberté d’entreprendre au cœur de l’économie car,
comme le dit François Fillon, « nous croyons que l’innovation, la culture, l’esprit d’entreprendre continuent de pousser l’humanité en l’avant. »

 

Les meilleurs projets, ceux qui transforment le plus profondément la société, sont souvent les plus risqués. Qui aurait
pu parier que Steve Jobs, que Larry Page, que Mark Zuckerberg, sans ressources et littéralement exclus de leurs universités, puissent un jour, sur la simple force d’une idée, regrouper les
énergies, lever des capitaux, amener au monde des produits et des services si novateurs qu’ils en ont modifié le destin et la structure même.

 

Le risque doit avoir une contrepartie. Sans retour, pas de risque, pas d’engagement, pas d’investissement. C’est
d’abord pour faire commerce que les navigateurs de la Carthage antique ont balisé l’arc méditerranéen, que les explorateurs du 15ème siècle ont bravé les océans, que les industriels du 19ème
siècle ont bâti les grands réseaux, que les entrepreneurs du 21ème siècle inventent l’infrastructure numérique de demain.

 

Le capital de la société de l’information, c’est la propriété intellectuelle. Sans elle il n’y a pas
d’innovation. Sans elle il n’y a pas de croissance. C’est bien parce qu’une entreprise se sait préservée de la contrefaçon qu’elle peut engager les investissements qui la feront grandir. C’est
parce qu’un entrepreneur sait son invention protégée par un brevet qu’il peut s’engager et lever des fonds. C’est pour cela que la propriété intellectuelle est un enjeu crucial pour l’économie de
la connaissance. C’est pour cela qu’il faut la protéger et affirmer sans équivoque son importance.

 

La propriété est une valeur fondamentale. La propriété intellectuelle doit être au service de l’innovation, pas
au service de la rente.
La propriété intellectuelle ne doit pas être un prétexte pour ne pas changer de modèle, pour ne pas expérimenter, pour ne pas innover. Les industries doivent
faire la révolution appelée par la nouvelle société de l’information.

 

Dans la période difficile que nous traversons, les entrepreneurs sont au centre de tous les défis les plus décisifs que
nous avons à relever.
Ils ne sont pas des privilégiés, ce sont des passionnés, des combattants, ils
prennent tous les jours des risques pour inventer, pour créer.

 

La prospérité de notre pays est largement entre leurs mains. L’innovation est notre avenir commun, il est à notre
portée, l’innovation assurera le bien-être et la prospérité par nos économies, en renforçant la cohésion sociale, en rénovant nos démocraties.

 

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