A droite, le disque est rayé.

La droite a fait des réformes importantes. Elle s’est usée au pouvoir. Elle cherche un nouveau chef. Mais le disque est rayé.

 

On pourrait aujourd’hui résumer la droite française à la rigueur, l’autorité et la famille. Mais comment imaginer qu’elle puisse se
contenter de battre le rappel des valeurs traditionnelles pour créer un espoir, incarner une vision, une ambition, être le parti de la réforme contre tous les conservatismes.

 

Oui les français doivent entendre la vérité : la société française est en déclin et doit se réformer, briser la chaîne du
clientélisme séculaire qui l’empêche de tenir sa place dans la compétition mondiale. Une société qui ne travaille pas assez, qui se repose sur ses acquis, sur ses privilèges. Une société de
rente. Nous devons travailler plus et produire mieux. Nous devons créer un environnement économique compétitif en diminuant le coût du travail, en permettant sa flexibilité. Pour préserver
l’essentiel de notre modèle social nous devons stopper l’hémorragie de la dépense publique.

 

Oui l’Etat doit incarner l’autorité lorsque certains s’émancipent, prennent des libertés avec les règles fondamentales de la
République et compromettent la cohésion sociale. Bien sûr il n’est pas question de transiger avec la laïcité ou le droit des femmes… Le premier devoir de l’Etat c’est de protéger les citoyens, de
veiller à l’égalité sans céder au communautarisme sous prétexte du respect des différences. Sans conteste une partie de la jeunesse française a perdu ses repères, ses valeurs essentielles qui
rassemblent notre communauté nationale ; il faut y remédier sans tabou et sans préjugé. Y remédier parce que la famille est et a toujours été le ciment de notre société.

 

Doit-on s’en contenter? Va-t-on en rester là ?

Est-ce suffisant pour nous convaincre, nous éclairer, nous emmener ?

 

La droite dit : « la gauche a gagné mais n’a pas convaincu ! ». Quel manque d’humilité, de lucidité !
Qu’elle prenne garde que la gauche ne finisse par convaincre et donc par rester.

 

La reconquête passera par une remise en question profonde, par une rupture, ou ne passera pas.

 

Que nous propose-t-elle pour réformer demain la gouvernance des institutions ? Pour rénover
profondément la République, changer les vieilles habitudes et répondre aux aspirations, aux nouvelles exigences, des Français. Comment reconquérir leur confiance perdue ? Ses élus, ses
dirigeants vont-ils changer d’attitude dans l’exercice du pouvoir ?

 

Quel rôle veut-elle donner à l’Etat face à la nouvelle révolution industrielle : destruction créatrice
contre interventionnisme économique ? Veut-elle abolir les privilèges, supprimer les rentes, encourager l’innovation et la liberté d’entreprendre ?

 

Va-t-elle enfin embrasser le numérique et considérer les nouvelles technologies comme une chance
industrielle et économique en général et pour la culture en particulier ?

 

Peut-elle restaurer la fierté dont toute nation a besoin sans écorner la République, sans nous opposer
les uns aux autres, sans stigmatiser ?

 

Que nous propose-t-elle pour l’école de demain ? La réforme des universités est une grande réforme
qu’il faut poursuivre en posant les questions du collège unique et de cette voie royale qui s’est transformée en impasse. Comment préserver un système de santé juste et ramener les comptes
sociaux à l’équilibre ?

 

Est-elle capable d’affronter « la fin de vie », comprendre que la famille a changé,
l’homosexualité et les aspirations de sa communauté, autrement qu’à l’aune d’une morale chrétienne dépassée ?

 

Quel projet pour l’Europe ? Au-delà du règlement des dettes souveraines, les Etats européens doivent trancher la question de leur ambition économique et politique commune ; la
France a un rôle particulier à jouer de ce point de vue.
 

 

Les candidats veulent rassembler, c’est bien ; mais rassembler pour quoi ?

Il ne servira à rien de choisir un nouveau chef s’il n’apporte rien de nouveau, s’il ne répond pas avec
audace aux questions que pose notre société.

 

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